A la mémoire des flibustiers
Des mers de cendre au goût d'écume
Cap sur les îles de nulle part
Aux anses d'ombre et aux lagunes
Fiers capitaines des galions
L'horizon vide des océans
Ouvre ses mortes ailes blanches
A chercher des trésors en fiches
Dans les bordels de la cadence
Enfouis dans les sables mourants
Qui gueulent un air de vague à l'âme
A tous mes frères d'incertitude
Sur tous les océans de brume
Tous les gamins toutes les femmes
Aux yeux de marbre délavé
Abandonnant dans leur sillage
Des petits cailloux d'insouciance
La rose des vents détraquée
Gémit le chant de la potence
Hissez pavillon de fortune
Bordez les voiles d'espérance
Sortez les tonneaux de Bengale
Du rhum des roses et des Vestales
Frères d'armes et de pleurs
Du bout du monde au bout des heures
Au glas du dernier abordage
Mais il nous faut faire vibrer
Les violons de la destinée
Le chant des loups au crépuscule
Rase la mer infortunée
Il est temps de rentrer au port
Et ce vent qui nous fait pleurer
Adieu la mer adieu les Hommes
Il n'y avait pas de trésor
Sur les mornes grèves d'oubli
Gisent les navires éventrés
La corne de brume a sonné
Il n'y avait pas de trésor